actions de la ruche - Le blog de La ruche (alternatives écologiques et solidaires à Vanves)
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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 14:15

Dimanche 5 septembre : la prochaine réunion de la Ruche a lieu ce dimanche. N'hésitez pas à nous contacter, si vous voulez venir y assister : laruchedevanves@yahoo.fr.

Samedi 11 septembre : braderie au Parc Pic, mais surtout Bourse à vélo organisée par l'association Vanves en roue libre. Si vous voulez vendre ou acheter un vélo... La bonne résolution de la rentrée : se déplacer à vélo ! Vous pourrez ainsi effectuer facilement les 30 minutes d'activité physique recommandées pour jouir d'une meilleure santé. Et tout le sport en plus, c'est bonus pour la ligne ! Le soir, c'est la deuxième récolte de miel au lycée Michelet, où il y a maintenant quatre ruches. Est-ce que la récolte sera aussi abondante que l'an dernier, qui avait vu les apiculteurs mettre en pot 42 kilos de miel (pour une ruche) ? Nous vous tiendrons informés !

Dimanche 12 septembre : Forum des associations au Parc Pic. La Ruche sera bien sûre présente. Venez donc nous y rencontrer. Les deux AMAP vanvéennes et Vanves en roue libre seront également au Forum.

Mercredi 15 septembre : Date limite pour la concertation de l'Agenda 21. N'hésitez pas à donner votre avis (voir les articles sur la concertation). La Ruche y aportera sa contribution.

Samedi 18 et Dimanche 19 septembre : Journées du patrimoine. A Vanves, c'est l'occasion de renter dans le lycée Michelet ou d'aller visiter le prieuré Bainte-Bathilde. A Issy-les-Moulineaux, un programme très riche, disponible en cliquant ici. Enfin, une nouveauté cette année, des balades en bateaux sur la Seine.

Samedi 16 octobre : Journée mondiale contre la faim. Pour faire pression sur les dirigeants, une pétition est lancée, soutenue notamment par la Food and Agriculture Organization des Nations Unies http://www.1billionhungry.org/

Du 20 au 28 novembre : Semaine Européenne de la Réduction des Déchets. La Ruche y participera.

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 11:35

Cette dernière séance du festival, consacrée aux transports, a été à la hauteur des précédentes: un très bon film, "Se déplacer en 2040", suivi d'un débat riche, animé par l'ensemble des spectateurs. Bravo et merci à Pierre Toulouse qui a su adapter son intervention face à l'absence de Denis Baupin qui n'a malheureusement pas pu se joindre à nous. Pierre, dont les connaissances et les compétences sont très loin de se limiter à la bicyclette, a mis en perspective les questions soulevées par le film et a partagé avec nous sa vision des transports. Ce qui est apparu clairement lors de cette soirée, c'est que la question des déplacements ne peut être traitée pour elle seule et qu'elle doit être considérée conjointement à celles de l'énergie, de l'étalement urbain, de l'organisation du travail et des loisirs, de l'alimentation, des droits et libertés, etc... Elle s'inscrit dans un projet global de société, en témoigne aujourd'hui le débat sur les projets d'aménagement de la périphérie de Paris qui oppose la Région et l'Etat : les transports y sont une question décisive. Il faut que les citoyens s'approprient ce débat et y participent, vite!

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 12:14

Très (trop!) peu de spectateurs à la séance de mercredi soir où était projeté le film "Déchets à ménager" de Cécile Couraud. A défaut d'être nombreux, les spectateurs se sont offert un débat de très grande qualité. Le film soulève beaucoup de questions: incinération, réduction des déchets, emballages, politiques publiques en France et à l'étranger, puissance des exploitants, santé publique, fiscalité, etc. Un grand merci à Sébastien Lapeyre, directeur du Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets (CNIID) qui a su partager avec nous son expertise et sa très bonne connaissance des problématiques notamment locales. Car la gestion des déchets - leur réduction et leur élimination - est avant tout une question de politique locale. Et pourtant, à part une conseillère municipale et d'agglomération du groupe Verts, Associatifs et Citoyens (d'opposition donc), et un conseiller régional d'Europe Ecologie, pas un seul responsable politique, décideur, professionnel de la filière n'a jugé intéressant de voir le film "Déchets à ménager" ni de participer au débat: désintérêt, peur de la controverse, refus du débat? Comment ne pas s'interroger quand Monsieur le maire de Vanves, Bernard Gauducheau, qui a accordé au festival un soutien financier de la part de la municipalité, est, au sein de l'agglomération GPSO, vice-président en charge du développement durable et de l'environnement, les déchets (!) et l'aménagement de la ville! Nous avions pourtant exprimé clairement et à différents niveaux, notre souhait de voir ces personnes participer à la soirée.

La Ruche n'a pas dit son dernier mot sur la question. Elle suivra attentivement et activement le déroulement du plan de réduction des déchets récemment engagé par l'agglomération Grand Paris Seine Ouest. Elle continuera à promouvoir la réduction des déchets à la source et la généralisation du compostage, à parler de ce qui se passe dans les environs et plus loin, à échanger avec le CNIID, etc. Si vous pensez comme nous qu'il y a beaucoup de choses à améliorer, et pas seulement de la part du consommateur, si vous pensez que les citoyens ont le devoir et le pouvoir d'influer sur les politiques publiques, rejoignez-nous à la Ruche. Si nous sommes nombreux, nous aurons plus de chances de nous faire comprendre et entendre.

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 10:25

Publié le 12 avril 2010 dans La  Gazette des Communes

Les Franciliens consacrent une heure vingt par jour à leurs déplacements

Les Franciliens consacrent en moyenne une heure vingt par jour à leurs déplacements, qui sont moins nombreux que ceux des provinciaux mais durent plus longtemps, selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée le 12 avril.

Les Franciliens réalisent 3,4 déplacements par jour pour une durée de 1h20, contre 3,9 déplacements totalisant 64 minutes pour les provinciaux, selon cette étude réalisée dans le cadre de l’enquête nationale transports et déplacements.

Parmi ces déplacements, ceux à destination du lieu de travail prennent le plus de temps puisqu’ils occupent chaque jour les Franciliens un peu plus d’une demi-heure, les provinciaux 17 minutes.

La voiture est le mode de transport dominant pour la majorité des déplacements professionnels et d’accompagnement en Ile-de-France, mais son usage est très variable, relève l’Insee.

La moitié des habitants de la grande couronne parisienne se déplacent en voiture, contre seulement un sur trois en petite couronne et à peine un habitant sur dix dans Paris intra muros, qui privilégient la marche et les transports en commun.

Sur l’ensemble des déplacements effectués quotidiennement par les Franciliens, 19% le sont par des Parisiens, 37% par les habitants de la petite couronne et 44% par ceux de la grande couronne, ce qui est conforme à la répartition de la population au sein de l’Ile-de-France.

Près des trois quarts des flux de déplacement des Franciliens sont réalisés de banlieue à banlieue. Les liaisons entre Paris et la périphérie ne concernent qu’un peu plus d’un déplacement sur dix, pour la moitié motivés par le travail et seulement 20% par les loisirs.

L’enquête nationale transports et déplacements 2008 a été réalisée auprès d’un échantillon de 20.200 ménages en France métropolitaine, en partenariat entre le ministère de l’Ecologie, l’Insee, l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets) et de nombreux organismes financeurs.

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 10:20

Le festival s'est installé pour une soirée au cinéma de Vanves pour "Le Temps des Grâces", un documentaire sur l'agriculture. Un grand merci à toute l'équipe du cinéma pour son accueil et son aide dans l'organisation de la soirée et son déroulement.
Cette diffusion au cinéma de Vanves a permis aux spectateurs de profiter pleinement de la beauté des paysages français qu'offre ce film riche en images, mais pas seulement. La diversité des situations présentées et des points de vues exprimés par les protagonistes a nourri le débat qui a suivi la projection. Les échanges entre la salle et les intervenants ont été nombreux. Merci à tous pour ce beau débat.

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 22:12

Samedi, première journée du festival. Temps magnifique et un très bon succès pour cette journée. 

Pour Microcosmos, les enfants et leurs parents, ainsi que quelques professeurs, ont répondu présents. Ce qui est bien avec les enfants, c'est qu'ils sont plus rapides à entamer les débats, ils se lancent et c'est parti. Débat mené brillamment par Yann Fradin, directeur fondateur de l'Association Espaces, qui intervient sur le talus ferroviaire à Vanves, derrière le Mac Donald. Et quand les enfants estiment que c'est suffisant, ils posent la question du goûter... Oui mais avant le goûter, visite du rucher, avec les apiculteurs, et du potager pédagogique, avec l'équipe enseignante qui porte le projet. Goûter jus de pommes et poires, petites pommes de l'arboriculteur qui fournit l'AMAP et biscuits bio, offerts par la Biocoop d'Issy-les-Moulineaux. Et la Ruche et le Panier Vanvéen ont sorti leurs tous nouveaux gobelets à consigne. Nous en reparlerons...

Après le goûter, projection d'Un avenir… à quel prix ? en présence du réalisateur David Martin, qui nous a fait l'amitié d'être là pour discuter de son film. A soutenir, puisqu'il n'a pas encore calé son réseau de distribution.

Salle remplie, des gens debout pour assister à la projection de Solutions locales pour un désordre global. Une partie du film a été tournée à l'occasion d'une distribution du Panier Vanvéen. Et Laurent Marbot, le maraîcher partenaire, fondateur, pierre angulaire de l'AMAP y est interviewé. Coline Serreau est venue avant la projection, remercier l'AMAP de son accueil et parler de la génèse de son film.

Il faut aussi souligner la présence au théatre d'un fond de librairie sur des thématiques écologiques. Le film de David Martin y est également en vente, ainsi que le film "La belle verte" de Coline Serreau.

Voir les photos du festival

Maintenant, la parole est à vous. Nous aimerions recueillir vos commentaires sur les films, les débats, mais aussi l'organisation de cette première journée. Pour cela, à la fin de cet article, il vous suffit de cliquer sur "Ecrire un commentaire". Merci de votre participation.

ET A DEMAIN, au cinéma municipal de Vanves cette fois, à 20h30, pour le film Le temps des Grâces de Dominique Marchais

Une enquête documentaire sur le monde agricole français d’aujourd’hui, à travers de nombreux récits : agriculteurs, chercheurs, fonctionnaires, écrivains... Un monde qui parvient à résister aux bouleversements qui le frappent – économiques, scientifiques, sociaux... – et qui, bon gré mal gré, continue d’entretenir les liens entre générations. Un monde au centre d’interrogations majeures sur l’avenir.

Et un débat avec Matthieu Calame, ingénieur agronome, auteur d’Une agriculture pour le XXIe siècle et La tourmente alimentaire. Pour une politique agricole mondiale, Jean-Louis Colas et Laurent Marbot, paysans.

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 19:24

Cet article est en lien avec la projection du film Se déplacer en 2040 Jeudi 15 avril, 20h30 au Théâtre du lycée Michelet (voir le programme détaillé).

En deux générations, les distances parcourues par un Français ont été multipliées par 9, transformant une société sédentaire en une société mobile. Alors que tout va plus vite et plus loin, on annonce une pénurie de pétrole et donc d’essence à mettre dans les réservoirs des véhicules qui nous transportent. Il faut donc repenser nos déplacements et s’adapter à de nouveaux paramètres : télétravail, transports électriques ou écologiques, voyages virtuels… Les experts nous annoncent des métamorphoses à venir qui passeront peut-être par la fin de la voiture. Des films d’animations suggèrent de nouvelles manières de se déplacer demain.
L’évolution des modes de transports est au cœur des sujets d’urbanisation aujourd’hui en particulier face aux défis écologiques. Plus que faire l’éloge d’une hypothétique future voiture volante, il sera question de la réduction d’émissions de gaz carboniques, du renforcement de la sécurité routière, du développement de la conduite pratique.

Ce film a obtenu le Prix des lycéens au Festival Pariscience 200.

Le lendemain de la projection, le vendredi 16 avril, aura lieu la journée "Venez au collège et au lycée à vélo". A cette occasion, un arrêté municipal a été pris : "la vitesse des véhicules motorisés sera limitée à 20 km/h, la priorité sera donnée aux piétons dans les rues Mary BESSEYRE et JULLIEN JUSQU'AU N °32, le VENDREDI 16 AVRIL 2010 de, 7 heures30 à 18 heures."  Plus d'infos sur le site de Vanves en roue libre

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 19:16

Cet article est en lien avec la projection du film Le temps des Grâces Mardi 13 avril, 20h30 au Cinéma Municipal de Vanves (voir le programme détaillé).

Une enquête documentaire sur le monde agricole français aujourd’hui, à travers de nombreux récits : agriculteurs, chercheurs, fonctionnaires, écrivains... Un monde qui parvient à résister aux bouleversements qui le frappent – économiques, scientifiques, sociaux... – et qui, bon gré mal gré, continue d’entretenir les liens entre générations. Un monde au centre d’interrogations majeures sur l’avenir.
Dominique Marchais pose un regard personnel et documentaire sur le monde agricole français et ses bouleversements.

Quelques paroles entendues dans le documentaire :

« La paysannerie est la dernière qui s'est vue confier les instruments révolutionnaires, prométhéens, de l'expansion industrielle de l fin du siècle des Lumières et du début du XIXe s. Il doit être amer de s'entendre notifier qu'avec tout ça on n'a fait que saccager des paysages, altérer des ressources, compromettre le patrimoine naturel de l'humanité »
Pierre Bergounioux, professeur et écrivain,
Gif-sur-Yvette, Essonne

« L’intérêt du bocage c’est le paysage, la façon dont il a été modelé pendant des siècles par les paysans...
Si on laissait faire ceux qui vont suivre, en deux générations, tout serait rasé... »
Daniel Calame, éleveur et maire de St-Plantaire, Indre

« A chaque fois qu’on retire un hectare de surface agricole utile de sa vocation première, on concourt à aggraver le problème de l’alimentation qui va devenir un des problèmes majeurs de la planète dans les trois décennies qui arrivent. »
Henri Baron, ancien Président de Chambre d’Agriculture

Sur un marché international, l’avantage comparatif de la France est d’avoir une agriculture qui produit à petite échelle des produits d’excellente qualité sanitaire et gustative. La vocation de la France n’est pas de faire du dumping à des paysans pauvres. Les pays du tiers monde doivent se nourrir par eux-mêmes, notre vocation n’est pas de les nourrir. »
Marc Dufumier, enseignant chercheur AgroParisTech, Paris

« Si nous ne sommes pas capables de produire ce que personne d’autre dans le monde n’est capable de produire, nous n’avons aucune chance dans l’avenir. »
Lucien Bourgeois, économiste, Paris

« Une multinationale qui travaille dans l’agroalimentaire fait son business en se servant de l’image du petit paysan des Cévennes. Le goût est certainement différent... mais qui connaît le goût ? »
Patrick Libourel, éleveur à Lanuéjols, Gard

« Je pense que tant que les urbains n’auront pas pris à bras le corps cette question de leurs campagnes, et sans réconciliation de ces deux mondes, il n’y aura pas d’espoir... C’est quantitativement les urbains qui peuvent faire pression. Et comment leur réapprendre ? Il n’y a que l’éducation, l’école. »
Michel Corajoud, paysagiste, Paris

« Il faut 15 ans pour transformer une agriculture conventionnelle en agriculture bio. C’est passer d’un système qui marche à un système qui marche. Si on n’est plus capables de penser à échéance de 15 ans alors c’est foutu. Soit une société est capable de penser à 25 ans, soit elle ne pense pas.»
Matthieu Calame ingénieur agronome
Fondation Charles-Leopold Mayer, Paris

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 15:34

Cet article est en lien avec la projection du film Des solutions locales pour un désordre global, Samedi 10 avril, 20h30 au Théâtre du lycée Michelet (voir le programme détaillé). Il a été écrit par Béatrice Héraud, et publié le 06/04/2010 dans Novethic

Les pratiques agricoles sont décidemment sous le feu des projecteurs. Alors que l'impact sur l'environnement de l'agriculture intensive est vivement critiqué ces derniers temps, Coline Serreau sort un documentaire militant pour dénoncer ses dérives mais aussi proposer des solutions, issues des quatre coins du monde.

« Les films d'alertes et catastrophistes ont été tournés, ils ont eu leur utilité, mais maintenant il faut montrer qu'il existe des solutions, faire entendre les réflexions des paysans, des philosophes et économistes qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s'est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives. » En présentant ainsi son film, « Solutions locales pour un désordre global »*, Coline Serreau a des arguments tentants face au ton pessimiste adopté par la majorité des documentaires environnementaux récents. Pourtant, le titre du film ne cache pas son côté militant et la cinéaste ne tente pas d’enjoliver le grand désordre agricole provoqué par des années de productivisme.

Le tableau s’annonce donc d’abord bien sombre. Car c’est en évoquant le lien entre la guerre et la naissance de l’agriculture moderne que s’ouvre le film : « c’est l’invention du gaz moutarde qui va donner tous les insecticides », rappelle ainsi Dominique Guillet, le président de Kokopelli, une association qui milite pour la sauvegarde de la biodiversité des semences. Semences dont certaines, locales, sont encore interdites au profit d’autres, non reproductibles, mais commercialisées par des multinationales telles que Monsanto…On voit aussi le couple d’ingénieurs agronomes Claude et Lydia Bourguignon, s’insurger contre les aberrations telles que la création des tomates carrées ou des poulets sans plumes et se révolter contre la mort des sols tués par des labours trop profonds et fréquents. Tant et si bien que « bientôt, quand on se mettra à table, plutôt que de se souhaiter bon appétit, il faudra se souhaiter bonne chance », ironise le pionner de l’agriculture biologique, Pierre Rabhi.

Des solutions locales mais globalement partagées

Avant d’en arriver là cependant, des alternatives peuvent être mises en place. Et elles naissent déjà un peu partout dans le monde. Coline Serreau en a la preuve. De ses voyages au Maroc, en Inde, au Brésil, en Ukraine ou en Suisse, elle a rapporté 170 heures de rushes - « de la matière pour faire 6 films », précise-t-elle - mais surtout une conviction : « une révolution est faisable, mais elle viendra de la base », affirme celle qui se voit comme « un passeur de relais entre les gens qui ont les solutions et ceux qui ne les voient pas ». Car « ce qui est étonnant, c’est que des gens qui ne se connaissent pas, disent la même chose, aux quatre coins du monde », souligne Coline Serreau.

On voit ainsi Pierre Rabhi, l’ami de la cinéaste qui lui a inspiré le film, enseigner son savoir à des paysans marocains, les efforts des membres du Mouvement des sans terre au Brésil qui doivent se battre contre les préjugés, le succès d’expérimentations agricoles au Vietnam et en Inde, ou encore Antoniets Semen Sviridonovitch, ex-directeur de kholkoze en Ukraine, qui s’est reconverti dans l’agriculture bio, suite aux effets des pesticides sur les femmes travaillant sur ses terres. Avec succès puisque ses 8000 hectares certifiés eco-cert depuis 2006 obtiennent les meilleurs rendements du district… « On parle tout le temps de la biodiversité mais je n’ai véritablement compris ce que c’était qu’avec ce film », avoue Coline Serreau.

Malgré des lourdeurs et des passages discutables sur la responsabilité du patriarcat dans le désordre global décrit par Coline Serreau, le documentaire reste donc porteur d’espoir. Avant même sa diffusion dans le circuit classique, le film co-produit par l’association Colibri que préside Pierre Rabhi, a beaucoup circulé en projection privée, à la demande d’associations. Avant même sa sortie nationale le 7 avril, le documentaire a été vu par plus de 200 000 spectateurs... Et sur le site internet qui prolonge le film, une partie « J’agis » enjoint les spectateurs à passer à l’acte. Car ces initiatives au départ très locales et éclatées commencent à attirer l’attention. « Pendant longtemps, on ne nous a pas appelé dans les lycées agricoles, maintenant ce sont les élèves qui nous demandent de venir ! », s’enthousiasme Claude Bourguigon. Une victoire pour celui qui a quitté l’INRA par conviction, pour fonder, avec sa femme, son propre laboratoire de recherche et d’analyse en microbiologie des sols (LAMS), une discipline qui n’est aujourd’hui plus enseignée…

*Diffusé à partir du 7 avril, le documentaire est accompagné d’un livre publié le 19 avril aux éditions Actes Sud

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 11:27

Cet article est en lien avec la projection du film Déchets à ménager, Mercredi 14 avril, 20h30 au Théâtre du lycée Michelet (voir le programme détaillé)

L’incinération des déchets en quelques questions

Depuis quand ?

Les premiers incinérateurs sont construits en France il y a un siècle (Saint-Ouen en 1907). La chaleur produite par ces fours sert alors à actionner les broyeurs à déchets. Ensuite, l’énergie de la  combustion est utilisée à  la production d’électricité, à l’alimentation des réseaux de chauffage urbain ou aux deux à la fois. Dans les années 70, les incinérateurs fleurissent partout en France ; on en a compté jusqu’à 300. Il en reste aujourd’hui environ 120, dont certains sont parmi les plus gros du monde. 19 sont en région parisienne avec les 3 principaux à Ivry, Saint-Ouen et Issy. Ce dernier, Isséane, présente une capacité de 460 000 tonnes (!) de déchets entrants par an.

Qu’y rentre-t-il ?

Dans un incinérateur comme Isséane, rentre tout déchet qui n’a pas été écarté par le tri. Un incinérateur fonctionnera d’autant mieux (plus d’énergie produite et moins de pollution) que les déchets seront peu humides et exempts de substances toxiques. La façon dont nous trions nos déchets dangereux, recyclables, réutilisables et fermentescibles (par exemple les déchets de cuisine) a donc un impact sur la santé des riverains et sur l’environnement  ainsi que sur la performance énergétique de l’installation.

Qu’en sort-il ?

Ce qui sort de l’usine d’incinération peut être résumé à 3 catégories :

Des rejets sous forme de fumées: furanes, dioxine, oxydes d’azotes, particules, métaux lourds, etc. Les normes ont beaucoup évolué pour réduire ces émanations, nécessitant des travaux très coûteux dans les installations. Cela ne veut pas dire qu’il y a moins de polluants produits mais qu’on les capte avant leur sortie des cheminées. On les retrouvera donc sous une autre forme. On connaît encore mal les effets de tels rejets sur les populations riveraines et l’environnement. Des corrélations entre incinérateurs et certains cancers ont cependant été révélées par l’Institut National de Veille Sanitaire. Un moratoire sur la construction de nouveaux incinérateurs est demandé depuis longtemps par de nombreuses associations et professionnels de santé. Il est intéressant de voir que sur un site comme Isséane, construit récemment, les hautes cheminées crachant des panaches de fumée blanche ont disparu.

Des résidus : environ 250 kg de mâchefers pour 1 tonne de déchets entrés. Ils seront enfouis ou utilisés comme matériaux de remblais bien qu’ils contiennent une part de polluants dont des métaux lourds. Les résidus d’épuration de fumées d’incinérateurs d’ordures ménagères aussi appelés « refioms » sont également problématiques. Ainsi pour chaque tonne de déchets brulés, 30 à 50 kg de déchets hautement toxiques sont produits. Il faut encore les traiter pour en réduire la nocivité et enfin les stocker de façon sécurisée.

De l’énergie : électricité et/ou chaleur. La production des deux simultanément est appelée « co-génération » et est reconnue pour être la valorisation la plus efficace. Isséane est un exemple d’installation en co-génération. La haute performance énergétique est une des conditions requises pour l’exploitation d’un incinérateur telle qu’exprimée dans la directive européenne sur les déchets adoptée en 2008.

Et les autres solutions alors ?

L’investissement lourd que demande la construction ou la rénovation d’un incinérateur engage ses commanditaires à en assurer la pérennisation et la rentabilité. Il est certain que le choix de construire de nombreux incinérateurs en France, et d’autant plus en Ile-de-France, depuis des années s’est fait au détriment des autres modes de traitement des déchets, notamment du recyclage (part de l’incinération dans le traitement des déchets : Europe 20% - France 36% - Ile-de-France 57%*). Le choix de l’incinération concurrence également les initiatives de réduction des déchets puisqu’il faut continuer à « nourrir » les incinérateurs en place. Toutefois, la question de l’efficacité énergétique implique une nécessaire réflexion pour la mise en place de solutions pratiques afin d’écarter les déchets fermentescibles des bennes acheminées vers l’incinérateur. Le compostage, individuel ou collectif présente à cette fin une solution envisageable. Et ses avantages ne s’arrêtent pas là, mais c’est une autre question… A suivre

Source : 10 questions sur les déchets en Ile-de-France, ORDIF - Observatoire régional des déchets d'Ile-de-France, E. Chevaillier. Ce livre sera en vente à la petite librairie du festival.

*source CNIID

Notes :

Le récent incendie à la TiRU (ancienne usine d’incinération d’Issy) pose encore la question du démantèlement de ce type d’installations et du devenir des terrains qui les ont hébergés (voir l’article ici).

L'entrée d'un l'incinérateur

entree incinerateur

Un tas de mâchefers

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Vue aérienne de l'incinérateur Isséane

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