Comité consultatif Environnement et développement durable du 23 mars 2009 - lettre au maire de Vanves - Le blog de La ruche (alternatives écologiques et solidaires à Vanves)
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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 17:53
Suite à la réunion du 23 mars 2009 du Comité consultatif Environnement et développement durable, qui avait pour objet de réfléchir ensemble à la gestion durable des espaces verts à Vanves et en particulier du parc Pic, la Ruche, association dont plusieurs membres font partie du Comité consultatif, a tenu à faire part à la municipalité de ses propositions et axes de réflexion. Voici donc le courrier adressé à la Mairie le 26 avril 2009, à l'attention de Bernard Gauducheau, maire de Vanves, de Bertrand Voisine et de Bernard Roche, maires-adjoints, du directeur des services techniques et de son adjoint.

La gestion différenciée des espaces verts
C'est le principe qu'il faut absolument appliquer à tous les espaces verts de la ville : suppression de tous les intrants chimiques, développement de la biodiversité, gestion de l'eau et des déchets...
Cette gestion est appliquée maintenant dans tous les parcs départementaux des Hauts-de-Seine, dont les services peuvent communiquer leurs savoirs-faire et leurs expériences. La mise en place de cette gestion, en plus d'être bonne pour l'environnement, a permis au conseil Général de faire des économies sur ce poste-là. L'association Espaces, qui intervient sur le talus ferroviaire rue Jean Bleuzen, est aussi une ressource sur cette question.
La présentation faite par M. Moisan nous a montré que la démarche semblait engagée au niveau du Parc Pic, avec l'expérimentation d'une prairie fleurie, la récupération de l'eau au niveau du bâtiment technique, la petite plate-forme de compostage, une récupération des copeaux d'élagage pour le paillage et un arrosage réfléchi. Nous vous proposons d'aller plus vite et plus loin, en appliquant ces principes sur l'ensemble des espaces verts vanvéens comme au sein du Parc Pic :
- Généralisation des prairies fleuries, qui permettent de réintroduire de la biodiversité, en gardant cependant la grande pelouse centrale, pour les jeunes joueurs de foot et les manifestations. Les prairies fleuries ne nécessitent pas de tonte, juste un fauchage (le mieux serait de l'effectuer à la main) une à deux fois par an. Sur les pelouses qui seront conservées, la fréquence de la tonte peut être largement diminuée. Un article sur sujet est disponible sur le site.
- Les produits de la taille et de la tonte semblent aujourd'hui récupérés pour le compostage ou le paillage. Est-ce que c'est le cas de tous les déchets végétaux et est-ce que le compost est bien réutilisé ? Il y a cependant une réflexion à mener sur les feuilles mortes, dont le ramassage ne doit pas être systématique, afin de favoriser les petits mammifères comme les hérissons.
- La diversification permet de réduire considérablement la consommation d'eau. Cette question n'a pas été abordée en profondeur pendant la réunion. Certes l'arrosage est réfléchi, mais est-ce l'eau de pluie qui est réutilisée ou l'arrosage est-il alimenté par de l'eau potable. Est-ce que la récupération actuelle des eaux pluviales est ou serait suffisante pour tous les besoins en arrosage ? Il y a peut-être une réflexion à mener sur la récupération des eaux au sein du Parc.
Cette gestion différenciée des espaces verts pourrait également être promue auprès des nombreux particuliers ayant un jardin à Vanves ou des copropriétés ou des entreprises bénéficiant d'espaces verts. Des journées de formation devraient être organisées, pour que le service des espaces verts puisse transmettre son savoir-faire à ce sujet et former des « ambassadeurs » qui le souhaiteraient.

L'augmentation de la place du végétal dans la ville
Dans le contexte de changement climatique en cours, une augmentation des périodes de canicule est attendue. Rappelons qu'en août 2003, on a constaté 3,5 fois plus de décès à Vanves entre le 1er et le 20 août par rapport aux périodes de référence, ce qui est une des plus fortes augmentations de l'Ile-de-France (Source ORS Ile-de-France). Un des facteurs de risque identifiés de cette surmortalité est l'urbanisation dense, sans végétation, qui peut accentuer le phénomène d'îlot de chaleur. Un article sur cet enjeu est disponible sur le site.

Comment augmenter la place du végétal ? Voici quelques pistes :
- Augmentation du nombre d'arbres dans les parcs et en particulièrement dans le parc Pic, où déjà un certain nombre d'arbres viennent d'être plantés.
- Végétalisation des toits des bâtiments municipaux et incitation (ou obligation) de végétaliser les toits des nouvelles constructions.
- Végétalisation de certains murs de Vanves, en particulier sur le plateau, qui manque d'espace végétal. La Ruche a fait des simulations sur certains murs du Plateau, consultables sur le site. Les murs végétaux ont beaucoup de vertus. Ils permettent en tout premier lieu de réintroduire la nature dans les endroits mal conçus où elle a été oubliée et de favoriser ainsi le retour de nombreuses espèces animales qui les ont désertés : oiseaux, insectes pollinisateurs... Ils protègent les murs de la pluie et de l'effet corrosif des polluants atmosphériques urbains. Ils permettent également, grâce à l'effet naturellement apaisant de la verdure, de baisser le niveau des tensions urbaines. Les plantes ont également un rôle important dans l'épuration de l'air ambiant et il faut développer leur implantation pour les logements situés non loin du périphérique. Enfin, et c'est un effet non négligeable, les plantes servent de climatiseurs, en été comme en hiver : les facades végétalisées servent d'isolation thermique. Il fait moins froid l'hiver, moins chaud l'été !
- Incitation auprès des particuliers de Vanves ayant un jardin ou des copropriétés ou des entreprises bénéficiant d'espaces verts, avec par exemple l'organisation d'une journée « Plantons un arbre », en partenariat avec les fleuristes de Vanves ou des pépiniéristes du voisinage.

L'installation de ruches dans la ville
Personne ne peut plus ignorer la surmortalité des abeilles constatée ces dernières années, relayée par les médias et par de nombreux documentaires. La Ruche a publié plusieurs articles sur ce sujet dans son blog. Rappelons la sombre prédiction d'Einstein : "Si l'abeille venait à disparaître, l'homme n'aurait plus que quelques années à vivre". Il faut savoir que l'effet de pollinisation porté par les abeilles est capital pour de très nombreuses cultures. Des ruches existent déjà dans un rayon de 5 km autour de Vanves, distance que parcourent les abeilles pour récolter leur pollen : à Paris dans les Parcs Georges Brassens, Montsouris et Kellerman, dans les jardins du Conseil régional, sur le balcon d'un particulier dans le XIIIème, dans le parc de l'Ile-Saint-Germainà Issy (tous les parcs départementaux des Hauts-de-Seine vont accueillir des ruchers), à Fontenay-aux-Roses (rucher municipal), à Chaville... Le miel des ruches installées sur les toits de l'Opéra est vendu chez Fauchon, et le « miel béton » produit par les abeilles installées sur les toits de la mairie de Saint-Denis gagne régulièrement des concours. Plus loin de nous, il y a aussi des ruches à New-York !
Nous avons accompagné l'installation de ruche dans le parc Michelet, dont l'inauguration a eu lieu pendant la Quinzaine du développement durable de la cité scolaire. Nous sommes prêts à accompagner de la même façon l'installation de ruches dans le parc Pic, sur le toit de bâtiments municipaux, ou à tout autres endroits qui s'y prêteraient.

L'expérimentation d'une plate-forme de compostage pour les particuliers
Séparer les déchets organiques a plusieurs avantages : réduire le volume des ordures ménagères et donc abaisser le coût de ramassage et de traitement, améliorer le rendement des incinérateurs, et fabriquer du compost, réutilisable ensuite pour amender les plantations. Une expérience pourrait être menée au sein du parc Pic, à côté de la glacière, avec l'installation d'une plate-forme de compostage où les particuliers ne disposant pas de composteurs individuels pourraient amener leurs épluchures de légumes, déchets de balcon... Cette démarche doit être bien sûr accompagnée, et la Ruche pourrait organiser des moments pédagogiques (voir l'article à ce sujet). Cette expérience permettrait sans doute une sensibilisation de l'ensemble des Vanvéens et l'augmentation du parc de composteurs individuels Arc-de-Seine, avec une sensibilisation particulière pour les copropriétés disposant d'espaces verts. Le compost fabriqué sur cette plate-forme serait ensuite redistribué aux Vanvéens qui le souhaitent ou utilisé par les espaces verts.

La mise en place de jardins partagés intergénérationnels
La pratique du jardinage est typiquement une activité où les plus anciens peuvent transmettre leurs savoirs aux plus jeunes. Au-delà donc de l'intérêt d'aménager de tels espaces pour améliorer la biodiversité, les jardins partagés sont des lieux ouverts qui créent du lien social. Il en existe de toute taille, et particulièrement à Paris sur de toutes petites surfaces. Un espace pourrait y être consacré au sein du parc Pic, mais aussi dans d'autres lieux de la ville. De nombreux jardins partagés existent maintenant en Ile-de-France (voir le portail des jardins partagés d' Ile-de-France http://www.jardinons-ensemble.org).

L'aménagement du parc Pic
En plus des aménagements en cours ou proposés dans les paragraphes précédents (prairies fleuries, augmentation du nombre d'arbres, installation de ruches, plate-forme de compostage, jardin partagée), d'autres questions sont à aborder sur l'aménagement du parc :
- Le petit pavillon : une personne lors du comité consultatif a proposé de faire de ce pavillon un lieu pédagogique autour de la nature, à destination des enfants, avec un potager. La Ruche soutient pleinement cette proposition.
- L'espace à gauche en entrant dans le parc par la porte principale n'est pas du tout valorisé. La création d'un sous-bois pourrait en faire un espace agréable de fraîcheur agréable en été.
- Les manifestations dans le parc : il est certain que ces manifestations entraînent des dommages pour le parc. Il faudrait donc mener une réflexion pour gérer autrement ces événements et diminuer leur impact négatif sur le parc. Interdire par exemple que les voitures entrent dans le parc pour la brocante. Le déchargement se ferait à l'entrée du parc, avec par exemple l'aide de triporteurs ou de voitures hippomobiles qui outre leur utilité écologique rajouteraient de l'animation à cet événement.

Voici donc une série de propositions dont nous sommes prêts à discuter la concrétisation. Nul doute que d'autres propositions pourraient encore être faites. Nous espérons qu'une suite sera rapidement donnée à cet élan.

En vous remerciant de votre attention et dans l'attente de votre réponse, nous vous prions de recevoir, Messieurs, l'expression de nos meilleures salutations.


La Ruche

 


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